Cinq personnes ont perdu la vie et seize ont été grièvement blessées lors du déraillement d'un train régional le 3 juin 2022 à Garmisch-Partenkirchen, en Allemagne. Selon les éléments connus à l’heure actuelle, des traverses en béton défectueuses auraient provoqué le déraillement et le renversement des voitures à deux étages.
Une accusation se dessine désormais contre un ou plusieurs prévenus pour soupçon d'homicide par négligence. Selon les résultats de l'enquête du parquet allemand chargé de mener l’enquête, le mécanicien d'un autre train aurait communiqué la veille des indications sur des problèmes de voie à l’endroit où l’accident a eu lieu le lendemain. Le mécanicien aurait perçu quelque chose « d'extraordinaire » et l'aurait ainsi signalé au chef-circulation. Celui-ci aurait laissé traîner les choses, raison pour laquelle il doit maintenant s'attendre à se retrouver sur le banc des accusés. L'autorité d'enquête a désigné un « défaut de la structure supérieure de la voie » comme étant à l'origine de l'accident et veut maintenant savoir pourquoi ce défaut s'est produit et s'il y a des erreurs grossières dans le système d’annonces et de traitement de celles-ci à la Deutsche Bahn.
Problématique de ce types d'annonces soulevée par le VSLF il y a une année
Après que plusieurs annonces de mécaniciens de locomotive concernant des défauts à un tronçon deralentissement à Liestal (BL) en avril 2022 n'aient pas déclenché de réactions immédiates de la part de certains chefs-circulation, le VSLF est intervenu auprès de divers services. À la suite de cet incident et del'annonce faite par le VSLF, un échange intensif a eu lieu avec la direction de la sécurité et de la qualité dela production SP-SQ des CFF ainsi que de la division Infrastructure des CFF. Une rencontre constructive a par la suite eu lieu avec le responsable de la gestion de l'exploitation de CFF Infrastructure.
Après avoir pris connaissance des éléments ayant déclenché l'accident de Garmisch-Partenkirchen et en raison du fait que le processus d'annonce lors d’une circulation sur une voie dont l’état ne semble plus parfait n'est toujours pas réglé, le VSLF a à nouveau exigé qu’une solution à cette problématique soit rapidement apportée. Le personnel des locomotives et les chefs-circulation doivent se comprendre afin depouvoir éviter les dangers. Avec le terme clé « Irrégularité à la voie » selon PCT et la décision de savoir s’il est possible de continuer à « circuler » ou s’il faut « sécuriser (et donc, ne plus rouler) », la réalité (c’est-à-dire toutes les situations dans lesquelles il ne semble plus possible de circuler à vitesse maximum sans pour autant que la voie doive être immédiatement interdite) n'est pas suffisamment réglée et une trop grande marge d'interprétation est offerte aux parties.
VSLF, numéro 778, 26 octobre 2023, AE
